lundi 27 août 2007

Kama : l’un multiple (et Amon).

La diversité des cultures, des langues en soi n’est pas un obstacle à l'unité, mais une source de richesses lorsque cette diversité est bien gérée. La diversité des organes du corps ne sont pas un obstacle à la cohésion générale du corps humain. Plus les fonctions sont diversifiées, plus le potentiel et les moyens d’expression de la personne humaine sont grands. Penser donc que le nombre en soi est un frein à l’unité est une erreur. Nous rentrons ici dans la logique de « l’un multiple », « le pluriel qui concourre à l’unité ». Cette problématique est plus que jamais d’actualité dans la reconstruction panafricaine du peuple kamite.

Amon, Rê, Djehuty, Ptah qui se relaient pour le qualificatif de "DIEU NATIONAL" ou "DIEU OFFICIEL" de double royaume (TAWY) ; la coexistence pacifique et surtout l'inter complémentarité de ces cultures, des peuples qui formaient la civilisation de la vallée du Nil posent l'équation de l’un multiple ou l'unité culturelle des peuples africains. Cette unité culturelle a déjà été réalisée à une micro échelle dans la vallée du Nil : l’un multiple de formes au service de la nation.

« L’un multiple de formes », « l’unique multiplié », voilà autant de qualificatifs accolés à « Amon » que Cheikh Anta Diop a appelé « le Dieu de toute l’Afrique ». En effet, ce nom existe sous plusieurs formes (Imana, Iman, Imani, Amani, Emana, Mani, Amon) à travers l’Afrique et se retrouve souvent associé à l’eau ou à la royauté.

Il est clair que de part sa nature de ressource fondamentale pour la vie, l’eau est un élément fédérateur, un élément de lien qui comme dans la vallée du Nil, aux abords du fleuve Congo, dans le plateau de l’Adamaoua amène plusieurs peuples à se regrouper, à cohabiter, à s’organiser finalement en une nation. Il est intéressant de noter qu’Amon dans la vallée du Nil est aussi « l’eau universelle », d’une certaine façon donc « le lien universel » dans une perspective sociale ou politique cette fois.

D’autre part, l’eau de par sa nature liquide peut s’adapter à toutes les formes (Amon = l’un multiple de formes) ; en d’autres termes l’eau sait cohabiter, habiter, collaborer, dialoguer, s’entendre avec tout le monde. L’eau est donc aussi ici symbole d’harmonie sociale.

Le peuple africain dispersé de par le monde ; l’Afrique, autrement dit Kama doit-elle réaliser l’harmonie de toutes ses parties, la réunion de tous ses enfants, la fédération de ses Etats pour revivre ? Alors l’image de l’eau qui fédère, qui regroupe et qui unit parce qu’elle est universelle et fondamentale pour la vie (Iman, Imana = eau) se pose naturellement comme au moins un des axes certains pour l’unité panafricaine, l’Unité kamite.

Texte de KHET ANKH

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