lundi 27 août 2007

ATON, AMON : contradiction ou incompréhension ?

L'antagonisme (avec ses conséquences) entre ATON le nouveau culte introduit par Nefer-neferu-Rê wâ-na-Rê Akhenaton et AMON l'ancien culte, le culte traditionnel indique-t-il une incompatibilité profonde entre ATON et AMON ? Nous sommes en droit de nous poser la question.

En effet, Akhenaton a réformé la pratique religieuse en démocratisant en quelque sorte, en ouvrant quelque peu les mystères de DIEU à tous. C'était cela le culte de ATON, le disque, le point de lumière. Avec ATON, les choses sont mises en lumière, elles sont révélées. Avec ATON, les temples ne sont plus fermés mais à ciel ouvert. L'accent désormais est mis sur la proximité de DIEU et sur les sentiments de joie, de célébration (arts, peinture réaliste, danse) que cette proximité tangible à travers le disque du jour inspire. DIEU est accessible et se partage avec tous. Le fils de DIEU qu’est le roi, image vivante de la LUMIERE se fait représenter comme un homme ordinaire, portant ses enfants sur ses genoux, embrassant sa femme. Le fils de la LUMIERE introduit un langage populaire dans la liturgie.

AMON c'était la tendance inverse qui demeure celle de Kama (l’Afrique) aujourd'hui. En fang, "A MON" veut dire "il se cache" ou "il est caché", du verbe "a mon" qui signifie « cacher ». L'on traduit habituellement le nom AMON par "caché", sans plus, sans entrer dans les explications que seules les langues kamites peuvent fournir. L'ancien culte, l'ancienne méthode consistait à maintenir l'enseignement, la vérité, les mystères divins fermés, cachés, voilés, inaccessibles (AMON, « il est caché ») pour le commun du peuple.

L'objet priemier de la palabre entre les pro et les anti ATON c'était donc cela, et non une quelconque querelle de Dieux. Un problème de méthodologie, de pédagogie dans l'enseignement qui à cause de ses implications politiques (pouvoir désormais décroissant des prêtres initiés sur les masses) à dégénéré en guerre fratricide (destruction de temples d'AMON, destruction retour du souvenir même de ATON, etc). Il ne s'agit pas de deux Dieux mais d'angles d'approche différents d'une même réalité, DIEU. Les égyptologues « officiels » parce qu'ils ne sont ni africains d'expression ni de culture oublient que ces noms sont parfois des phrases ou des formules qui mettent en relief un aspect du Divin dans les langues kamites : AMON met en évidence l'aspect mystère, secret, le côté inaccessible, éloigné, "caché" : « son visage n’est pas exposé dans les temples » disent les textes sacrés anciens. ATON pose l’aspect Lumineux, Glorieux, Rayonnant, donc manifesté, matérialisé, visible, ouvert, révélé du Divin : « Tu es devant nos yeux », « les yeux fixent continuellement Ta Perfection », « chacun peut Te voir », « on Te voit ».

Nous dirons que si AMON présente l’aspect secret de DIEU, ATON à l’inverse incarne sa dimension visible, manifestée en Disque solaire rayonnant de lumière. Nous ne pouvons dès lors pas sur cette base parler d’une contradiction entre AMON et ATON qui sont DIEU, visible et invisible tout à la fois.

Texte de KHET ANKH

Aucun commentaire: